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JE SUIS LA FOLLE DE BREJNEV


"Je suis la Folle de Brejnev"

Un film de Frédéric Mitterrand

74 minutes (2001)


Coproduction FRANCE 3


SYNOPSIS

L’homosexualité masculine sous le régime soviétique vue par Frédéric Mitterrand, au travers d’un tournage à Moscou et à Saint Petersbourg, d’images d’archives, de nombreux extraits de films de fiction russes (Eisenstein, Paradjanov), et des interviews de victimes de la répression.
C'est un film au ton très personnel, à la fois documentaire historique et politique, portrait social de la Russie gay d'aujourd'hui, et journal intime des grands artistes russes homosexuels. 

PRESENTATION
 
L’homosexualité a été férocement réprimée en U.R.S.S. durant le régime soviétique : arsenal juridique, déportations au goulag, disparitions et exécutions. La persécution fut mise en œuvre dès la Révolution et poursuivie jusqu’à l’avènement de la Glasnost de Gorbatchev.
 
Elle permit d’incriminer toutes sortes de personnes suspectes au regard de la paranoïa policière, fut combinée à d’autres dispositions du code pénal afin d’alourdir le caractère criminel des « coupables ». La découverte d’une pseudo « conspiration homosexuelle » en 1933 fut ainsi l’un des volets de la politique des purges staliniennes. Mais si les victimes de ces répressions sauvages ont fait l’objet de témoignages, d’études historiques, les homosexuels ont été tenus à l’écart de des réhabilitations et aucun véritable bilan n’a été établi.
 
La tradition religieuse orthodoxe et le conformisme moral de la société tsariste avaient déjà ancré des préjugés défavorables à l’encontre de l’homosexualité avant la Révolution. Mais les peines encourues étaient légères et peu appliquées en pratique. La réalité de la vie homosexuelle recouvrait alors des expériences aussi douloureuses que celle de Tchaïkovski et provocatrices que celle du prince Félix Youssoupov, membre de la famille impériale et futur assassin de Raspoutine.
Le rigorisme puritain et le machisme bolcheviste n’eurent aucun mal à condamner ce genre de pratiques considérées comme des dépravations bourgeoises. Les victimes désignées ne pouvaient, de plus, attendre aucun secours de la part des adversaires du communisme qui les considéraient avec la même sévérité que leurs persécuteurs.
 
Pourtant l’homosexualité n’a pas disparu sous le régime communiste. Elle fut le fait d’artistes célèbres et de pauvres gens, de membres de la nomenklatura comme de déportés condamnés à la mort par privations. Tous tentèrent de survivre en se cachant, en se résignant à des mariages arrangés, en se rebellant même parfois.
 
La honte et la frustration furent d’autant plus vives que la propagande communiste mettait l’accent sur une érotisation intense des jeunes prolétaires, hommes et femmes, dont l’art officiel reprenait l’imagerie souvent très ambiguë, comme l’atteste clairement les représentations du réalisme socialiste : affiches, tableaux, statues, images de films. L’accent mis sur la vie collective aiguisait par ailleurs la promiscuité et le sentiment d’interdit, tout en favorisant les rencontres et les tentations. La vie homosexuelle en URSS se déroulait dans une bulle de cristal infiniment fragile.
 
De surcroît, comme dans tout régime totalitaire, le pouvoir n’a pas hésité à instrumentaliser ce qui pouvait lui servir ; l’URSS a donc eu ses « homosexuels d’honneur » que la conviction, la peur ou le chantage ont fait travailler pour le régime ; la filière d’espionnage anglaise ou les avenants mouchards que l’on mettait sur le chemin d’éminents « amis de l’Union Soviétique » ont participé à cette supercherie pour laquelle les autorités semblaient fermer les yeux.
 
Aujourd'hui  encore, une population confrontée aux multiples difficultés de la sortie du communisme reste semble-t-il imprégnée de cette vision négative et de cette brutalité à l’égard des homosexuels, qui furent si virulentes durant près de trois quarts de siècle, malgré l’émergence d’une vie communautaire qui cherche désormais à retracer son passé et à définir ses repères.
L’humiliation et la crainte ont cependant imprimé une marque telle que la vie homosexuelle ne peut se comparer à celle que l’on rencontre en Occident. Les stéréotypes de la caricature et du burlesque dans des lieux bien définis et des limites très codées pour ne pas effaroucher la bienséance générale s’accompagnent de dragues sordides, de rackets maffieux et de prostitution clandestine avec tous les fantasmes et les dangers qui en résultent.
 
INTENTION DU REALISATEUR 
 
Ce film retrace ce chapitre totalement occulté de l’histoire soviétique. Il emprunte largement aux archives filmées russes qu’il convient de décrypter, aux jugements des historiens et aux témoignages des survivants ou des militants d’associations concernées qui ont recueilli des informations essentielles sur ce thème.  
 
Ni plaidoyer, ni mélodrame : juste un constat où la recherche de la vérité, de la dignité, voire de la dérision et de l’humour auront leur place nécessaire, comme dans les « boites spéciales » de Moscou où les « golo boys » reprennent en cœur tout en les détournant des romances patriotiques brejnéviennes...


"Je suis le Folle de Brejnev"


Dessin du réalisateur russe Eisenstein


Frédéric Mitterrand

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